Vanessa Bamberger, auteure de L’Enfant Parfaite au lycée

Le lundi 21 novembre 2022, dans le cadre du programme des Petites Fugues, le lycée des Haberges a pu accueillir l’auteure Vanessa Bamberger pour une intervention à propos de son livre L’enfant parfaite (2021) avec les élèves de 1ère de la spécialité HLP (Humanité, Littérature et Philosophie).

Après des études de sciences politiques à Paris, Vanessa Bamberger, qui a vécu plusieurs années à Londres et à New York, est aujourd’hui journaliste et écrivaine à Paris. Ses trois romans déjà publiés traitent de thèmes actuels et variés tels que la pression de l’adolescence ou le monde du travail. La perspicacité de son regard aiguisé, ainsi que ses nombreuses recherches (interviews et documentation), lui permettent d’explorer avec justesse les univers qu’elle aborde, touchant un public allant des adolescents aux adultes. Vanessa Bamberger publie son premier roman Principe de suspension en 2017, dévoilant les rouages du monde de la petite entreprise et du pouvoir. En 2019, elle publie Alto Braco, qu’elle expose comme un hommage à l’Aubrac natal de la grand-mère du personnage principal, avec cette fois-ci une description du lien qu’elle entretient avec cette terre rurale à l’opposé de l’urbanisation. Enfin, c’est en janvier 2021, qu’elle publie son troisième livre, L’Enfant Parfaite.

Dans un style binaire qui mélange le slam et la description poétique, ce dernier roman nous relate la vie de Roxane, une adolescente, qui a toujours respecté les exigences de ses parents, que ce soit au niveau scolaire, sportif, et même physique. Pourtant, depuis sa rentrée en première dans un lycée élitiste, tout semble s’envoler : ses notes, ses relations sociales, sa confiance en elle, et surtout son apparence, puisque son visage se retrouve couvert de boutons. Pour soigner cette acné qui ébranle sa confiance en elle, Roxane est prête à tout, même à risquer sa santé. L’auteure évoque la forte pression infligée aux adolescents, aussi bien par leur établissement scolaire que par leurs parents, puisque c’est après s’être « rendue compte de la pression qu’[elle] mettait à sa fille » que Vanessa Bamberger a compris l’ampleur de la charge mentale portée par les adolescents.

Organisé par l’agence Livre & Lecture Bourgogne Franche Comté, c’est dans le cadre des Petites Fugues que nous avons rencontré l’auteur, un festival annuel ayant pour but de promouvoir la lecture dans notre région en organisant la venue d’auteurs contemporains dans nos lycées, collèges et bibliothèques. D’abord avec des écrivains locaux, l’événement s’entend de plus en plus, si bien que les auteurs viennent maintenant de toute la France.

C’est ainsi que chaque année une vingtaine d’auteurs sillonne les routes escarpées de notre région afin de répondre aux questions des élèves ayant lu leur livre, une aventure humaine qui s’inscrit dans une volonté de faire valoir la littérature, mais aussi l’art et la culture, tout en dynamisant le territoire.

Personnellement, ce livre m’a beaucoup touchée. Etant moi-même souvent angoissée en partie à cause de l’école et des notes, j’ai pu m’identifier à Roxane et aux nombreuses pressions qui l’étouffaient. Le point de vue d’adulte de François, un médecin qui l’aide, était aussi très intéressant car il ne comprend pas forcément ce que vit un adolescent. Un point qui m’a marquée ce sont les références à la musique, j’ai trouvé ça original parce que ça rajoutait un petit quelque chose dans le roman. Mais en ce qui concerne la forme, j’ai parfois trouvé l’œuvre difficile à lire, avec de longs paragraphes.

J’ai trouvé cette expérience marquante. Lorsqu’on lit un livre, on se sent généralement éloigné des auteurs, comme si ces derniers ne les avaient pas réellement écrits. Les mots de chaque ligne, qu’ils nous plaisent ou non, paraissent orphelins d’un écrivain qui les aurait inscrits ici. C’est donc plus qu’enrichissant de faire la connaissance de l’auteur d’un roman que l’on a tellement analysé, étudié, aimé…Vanessa Bamberger était très ouverte, encline à répondre à chaque interrogation, honnête, à l’écoute, et surtout accessible, ce qui a permis à notre classe de comprendre les rouages du processus d’écriture, ses inspirations, ses motivations, ses obstacles, l’édition…avec un seul mot d’ordre « persévérance » ! 

Clémence et Julia, élèves de première.